Pour que le Luxembourg renoue le dialogue avec la Russie – pour la paix, la justice sociale, la protection de l’environnement et la stabilité économique - Petitions
Pour que le Luxembourg renoue le dialogue avec la Russie – pour la paix, la justice sociale, la protection de l’environnement et la stabilité économique
Public petition n°3771
Petitioner: Jeanne Delahaye
Purpose of the petition
Préambule Nous condamnons fermement toute guerre d’agression, y compris celle menée par la Russie contre l’Ukraine. Mais condamner ne suffit pas : il faut comprendre les causes du conflit et rouvrir la voie du dialogue diplomatique, car seule la parole peut arrêter la guerre. Non pas pour justifier la guerre, mais pour y mettre fin, le Luxembourg et l’Europe doivent avoir le courage de renouer le dialogue avec la Russie. En tant que pays au cœur de l’Europe et siège d’institutions européennes, le Luxembourg dispose d’une crédibilité particulière pour agir comme médiateur et contribuer à la désescalade. La paix en Europe commence par la parole. Comprendre les causes du conflit – écouter, négocier, bâtir des ponts – est la seule voie pour que la diplomatie l’emporte sur la logique de confrontation. Une solution pacifique est la condition d’une sécurité sociale durable, d’une transition énergétique réussie et d’une stabilité économique à long terme.
Reason for the petition
Nos revendications centrales 1. La paix et la diplomatie plutôt que la course aux armements Une véritable architecture de sécurité en Europe doit être inclusive et équitable, et tenir compte des intérêts légitimes de toutes les parties – y compris de l’Ukraine et de la Russie. Trois revendications essentielles, réitérées par la diplomatie russe, trouvent un écho dans des sources occidentales crédibles : a) L’élargissement de l’OTAN Dans le cadre des négociations sur la réunification allemande en 1990, certains responsables occidentaux ont évoqué les limites possibles de la présence de l’OTAN. Dans son discours de Tutzing du 31 janvier 1990, Hans-Dietrich Genscher déclarait qu’« il n’y aura pas d’élargissement du territoire de l’OTAN vers l’Est »¹. De son côté, James Baker indiquait à Mikhaïl Gorbatchev qu’« il n’y aurait pas un seul pouce [not one inch] vers l’Est »². Ces échanges, documentés dans les National Security Archives, n’ont pas été intégrés dans les accords finaux et concernaient le contexte de la réunification allemande (absence de troupes de l’OTAN dans l’ex-RDA). Ils montrent toutefois que la question de l’expansion de l’Alliance était déjà reconnue comme sensible à cette époque. La Russie a formulé des propositions officielles pour une architecture de sécurité commune en Europe. En décembre 2021, deux projets distincts ont été transmis par voie diplomatique : l’un au secrétaire d’État américain Antony Blinken, et l’autre au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Les deux textes, rendus publics par le ministère russe des Affaires étrangères, comportaient notamment une exigence centrale : « s’abstenir de tout nouvel élargissement de l’OTAN, y compris l’adhésion de l’Ukraine »³ ⁴. Ce principe correspond à une logique de sécurité réciproque déjà illustrée par la crise de Cuba en 1962 : la présence de missiles soviétiques sur l’île avait été jugée intolérable par Washington, alors que l’Union soviétique réagissait au déploiement de missiles américains en Turquie. Grâce à l’intervention décisive du président américain John F. Kennedy, la crise se termina par un retrait réciproque des armements⁵ ⁶. Sans la prise en compte de ce contexte historique et de cette perception de sécurité, il ne sera pas possible de construire une paix durable en Europe. b) La protection des populations russophones Depuis 2014, et surtout depuis 2022, plusieurs réformes législatives en Ukraine ont restreint l’usage public de la langue russe. L’OSCE a relevé dans ses rapports réguliers sur les minorités nationales que l’application de la loi sur la langue officielle de 2019 pouvait créer des tensions au sein de la population russophone⁷. De même, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a observé que ces restrictions linguistiques touchaient certains secteurs de la vie publique⁸. Amnesty International a également souligné les effets de la législation sur l’enseignement en langue maternelle³. Ces constats montrent que, sans reconnaissance de la diversité linguistique, les tensions sociales risquent de s’aggraver. Une paix durable suppose la prise en compte de la réalité culturelle et linguistique de toutes les communautés. c) Le droit international Dans son avis consultatif sur le Kosovo (2010), la Cour internationale de Justice a constaté que les déclarations unilatérales d’indépendance ne sont pas, en elles-mêmes, contraires au droit international⁹. Les juges ont précisé que cet avis n’établissait pas de droit positif universel à l’autodétermination, mais qu’il rappelait la nécessité de régler de telles situations par des solutions pacifiques et négociées, sans recours à la violence. Cet élément illustre que, pour être viable, tout processus de règlement des différends territoriaux doit s’inscrire dans un cadre de négociation politique et non militaire. Reconnaître ces points de départ comme base de discussion permettrait de sortir de l’impasse actuelle, de réduire les souffrances humaines et d’éviter une prolongation inutile du conflit. 2. La justice sociale plutôt que le démantèlement social La paix est la condition d’un modèle social fort : salaires équitables, retraites stables, santé publique accessible, lutte contre la vie chère. Les dépenses militaires détournent des ressources essentielles pour le logement, la santé, l’éducation et le soutien aux familles. L’accroissement des budgets militaires compromet les investissements publics dans les infrastructures sociales essentielles, creusant les inégalités et affaiblissant la cohésion de la société. Une paix durable est donc indispensable pour garantir un avenir social juste et solidaire. 3. La protection de l’environnement plutôt que la destruction écologique La guerre est une catastrophe pour l’environnement : émissions massives de CO₂, pollution des sols et des eaux. Le recours au gaz de schiste est coûteux et polluant. Tant que les énergies renouvelables ne suffisent pas, il faut privilégier le gaz naturel transporté par gazoducs – moins nocif – tout en accélérant l’investissement dans les énergies vertes et la régénération écologique. La paix constitue le fondement indispensable d’une transition écologique cohérente. Sans désescalade, il ne peut y avoir de véritable sortie de la crise géopolitique. 4. La stabilité économique plutôt que la fermeture et les pertes industrielles Paix et stabilité sont les fondements indispensables de toute compétitivité durable. Les hausses du prix de l’énergie, l’incertitude géopolitique et les sanctions économiques pèsent lourdement sur les secteurs productifs du Luxembourg – notamment la construction, l’artisanat et l’industrie. Pour y répondre, il faut : soutenir les PME, relocaliser certaines chaînes de production, encourager l’investissement régional et garantir un accès stable à l’énergie. Le risque majeur aujourd’hui est un isolement croissant de l’Europe face à des partenaires stratégiques comme la Chine ou les pays africains riches en matières premières. L’avenir du Luxembourg dépend d’une politique économique ouverte et souveraine – fondée sur la coopération, la diversification des échanges et des partenariats équilibrés, notamment aussi avec l’Asie centrale, la Russie et l’Afrique. Conclusion Nous demandons au gouvernement luxembourgeois de faire preuve d’innovation et de courage politique, et de ne pas attendre l’initiative d’autres États pour renouer le dialogue avec la Russie – non seulement dans une optique d’apaisement, mais également en vue de restaurer des relations diplomatiques et économiques constructives. Références 1. Discours de Hans-Dietrich Genscher, Tutzing, 31.01.1990 (cf. BAKS). 2. Conversation James Baker – Mikhaïl Gorbatchev, 09.02.1990 (documents déclassifiés, National Security Archive). 3. Projet d’accord Russie–États-Unis, transmis à Antony Blinken, 17 décembre 2021 (MID, publication officielle). 4. Projet d’accord Russie–OTAN, transmis à Jens Stoltenberg, 17 décembre 2021 (MID, publication officielle). 5. Discours télévisé de John F. Kennedy, 22.10.1962 (JFK Presidential Library). 6. U.S. Department of State – Office of the Historian : retrait des missiles Jupiter de Turquie (1963). 7. OSCE/HCNM, rapports sur les minorités nationales en Ukraine, 2019–2022. 8. ONU, Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Rapports sur l’Ukraine, 2020–2022. 9. CIJ, Avis consultatif du 22 juillet 2010, Accordance with international law of the unilateral declaration of independence in respect of Kosovo.
Signatures collection ongoing
The 5500 threshold represents the number of signatures required to give rise to a public debate.
Registered signatures
168 / 5 500
Key information
Signature collection
Submission date
15/08/2025
Opening of the signature collection
23/10/2025
Additional information
Petition background
Petition signatories
23/10/2025
The public petition n°3771 is open for signature, on 23-10-2025
22/10/2025
Statement of admissibility
22/10/2025
The public petition n°3771 was declared admissible by the Committee on Petitions on 22-10-2025
Admissibility: admissible Start date of the signature period: 23-10-2025 at 0:00 a.m. End date of the signature period: 03-12-2025 at 11:59 p.m.
22/10/2025
The Committee on Petitions issued an opinion positive regarding the public petition n° 3771, on 22-10-2025
Opinion of the Committee on Petitions: positive
15/08/2025
The petition public n°3771 is submitted the 15-08-2025
Title of the petition: Le Luxembourg pour la paix, la justice sociale, la protection de l'environnement et la stabilité économique Aim of the petition: Non pas pour justifier la guerre, mais pour y mettre fin, le Luxembourg et l'Europe doivent avoir le courage de reprendre le dialogue avec la Russie. La paix en Europe commence par le dialogue. Comprendre les causes du conflit - écouter, négocier et construire des ponts - est la seule voie pour que la diplomatie l'emporte sur la course aux armements et qu'une solution pacifique, base de la sécurité sociale, de l'énergie durable et de la stabilité économique, devienne possible. Le Luxembourg, au coeur de l'Europe et siège d'institutions européennes, dispose d'une crédibilité particulière pour agir comme médiateur neutre et favoriser la désescalade. Motivation of the general interest of the petition: 1. Paix et diplomatie plutôt que course aux armements Une architecture de sécurité européenne doit prendre en compte les intérêts légitimes de toutes les parties. Trois points sont essentiels pour la Russie, confirmés par des sources occidentales : - Pas d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN : promesse verbale documentée en 1990 par Hans-Dietrich Genscher et James Baker de ne pas étendre l'OTAN vers l'Est (archives diplomatiques, analyses de John Mearsheimer, Jack Matlock). - Protection des populations russophones : rapports de l'OSCE, de l'ONU et d'Amnesty International documentant depuis 2014 discriminations, attaques et interdictions linguistiques. - Reconnaissance des régions majoritairement russophones : droit à l'autodétermination, comparable au précédent du Kosovo, reconnu par la Cour internationale de justice. Un dialogue structuré sur cette base peut stopper plus vite les destructions humaines, sociales et économiques. 2. Justice sociale plutôt que démantèlement social La paix est la condition d'un modèle social solide : salaires équitables, retraites fiables, système de santé robuste et lutte contre le coût de la vie. Les dépenses d'armement détournent des ressources nécessaires au logement, à la santé publique et au soutien aux familles. 3. Protection de l'environnement plutôt que destruction écologique La guerre détruit climat et nature : émissions massives de CO₂, pollution des sols et de l'eau. L'importation de gaz de schiste américain, coûteux et polluant, doit cesser. Tant que les renouvelables ne suffisent pas, il faut privilégier le gaz par gazoduc, moins nocif, tout en investissant dans les énergies vertes et la restauration écologique. 4. Stabilité économique plutôt que fermetures d'entreprises La paix et la stabilité sont essentielles à la compétitivité. Les prix élevés de l'énergie, l'incertitude et les sanctions contre la Russie pèsent lourdement sur la construction, l'artisanat et l'industrie. Il faut donc soutenir les PME, encourager l'investissement local et renforcer la production régionale. Dans le contexte actuel, le risque est de nous isoler toujours davantage du reste du monde économique en rompant avec des partenaires clés comme la Chine ou des pays africains riches en matières premières. L'avenir du Luxembourg repose sur l'ouverture, non sur la fermeture, envers l'Asie centrale, la Russie et l'Afrique. Conclusion Nous demandons au gouvernement luxembourgeois de faire du Luxembourg une voix active pour la paix et d'intégrer ces priorités dans ses décisions nationales et internationales. Miser sur la diplomatie, la justice sociale, l'environnement et l'économie prouvera qu'il est possible de concilier sécurité, humanité et responsabilité internationale. PS : Publication souhaitée le 22 septembre 2025.